Saint-Alexandre-de-Kamouraska
 

Histoire et patrimoine

Originairement, le nom officiel de la Municipalité était « Paroisse de Saint-Alexandre ». Son nom actuel « Saint-Alexandre-de-Kamouraska » devint officiel le 14 août 1997.

La Municipalité a été formée à partir des vieilles seigneuries de l’Isle-du-Portage et de Verbois. Sa fondation remonte au début du XIXe siècle alors que les premiers colons provenant de Saint-André vinrent s’y établir. En 1850, la population de la paroisse naissante se compose de 112 familles et de 930 habitants. L’érection canonique et civile sont respectivement survenues en 1852 et en 1857.

La fondation de Saint-Alexandre

Vous trouverez ci-dessous le récit des premiers habitants de Saint-Alexandre. Il raconte l’arrivée des premiers habitants, leurs demandes, leurs réalisations et s’achève à la fondation de la paroisse. Le récit a été tiré ou inspiré du livre du 100e aniversaire de fondation de la Municipalité.

Les premiers habitants

Les premiers colons venus s’installer à Saint-Alexandre arrivaient de Saint-André, village sur le bord du fleuve voisin de Saint-Alexandre. Longtemps, la population de Saint-André n’occupa que le littoral du fleuve. Au début du XIXème siècle, des colons émigrant des paroisses environnantes tentèrent de traverser la « grande plaine » de Saint-André pour aller s’établir plus haut dans les bois.

Les premiers arrivants s’arrêtent à la hauteur du rang Saint-Stanislas (2e rang). Le premier habitant est Jean Thériault. Il s’établit sur la portion est du rang en 1812. Il est suivi par son cousin Alexandre Thériault l’année suivante. En 1815, Michel Parent s’installe et suivi deux ans plus tard par Firmin Bélanger et par Frédéric Pelletier. La croissance va en s’accélérant, si bien qu’en 1850, le sixième rang est occupé. La population est rendue à 112 familles soit 930 habitants.

Les requêtes

Le plus ancien document que nous avons pu trouver porte la date du 15 mai 1833. Les paroissiens de la deuxième concession de Saint-André établis à l’endroit appelé « La Rivière des Caps » s’adressent à Mgr Joseph Signay pour obtenir la division de la paroisse. Leur requête, rédigée par le notaire Alexandre Fraser, s’inspire avant tout de motifs religieux : « L’éloignement de leur église, la rudesse du climat et le mauvais état des routes les empêchent d’accomplir leurs devoirs religieux. »

Le 28 juin 1833, soit un mois et demi plus tard, une autre requête est envoyée à l'évêque de Québec, provenant cette fois des habitants de Saint-André et de Rivière-du-Loup. Ce projet de division donnait à la nouvelle paroisse deux lieues et demi (13.9 km) de large au nord, trois lieues (16.7 km) de large au sud sur deux lieues et demi (13.9 km) de profondeur. Les pétitionnaires notent que la distance qui sépare les plus éloignés des deux églises est de cinq lieues (27.8 km) tandis que les plus proches sont à une distance de sept milles (12 km).

Réactions

À la suite de la deuxième requête, M. le Grand Vicaire Alexi Mailloux reçoit de l’archevêque de Québec la mission d’aller vérifier sur place s’il est opportun de fonder une paroisse conformément aux requêtes.

Toutefois, le 14 janvier 1842, les habitants des premier, deuxième et troisième rangs, établis dans la seigneurie de Rivière-du-Loup - à l’ouest de Saint-Patrice et à l’est de Saint-André - demandent à Mgr Signay que Saint-Alexandre ne contienne dans ses bornes que les quatrième, cinquième et sixième rangs pour que les premier, deuxième et troisième rangs puissent, avec l’établissement du chemin du lac, former une paroisse à part afin que les paroissiens de ces endroits ne soient confinés à rester loin de leur église. (Cette pétition donnera d'ailleurs naissance en 1856 à Notre-Dame-du-Portage).

Cette pétition a un si grand poids que Mgr Signay, en toute prudence, décide d’examiner avec soin la possibilité de fonder deux paroisses au lieu d’une seule. L’érection de la paroisse de Saint-Alexandre est remise à une date ultérieure.

Un rang difficile

Pour éviter la création d’une autre paroisse, on demande au troisième rang de se joindre à la nouvelle paroisse. Le troisième rang refusera d’entrer dans la paroisse de Saint-Alexandre si l’église n’est pas construite dans sa concession. Or, changer la position future de l’église obligerait le renouvellement de chaque détail de la procédure canonique pour l’érection d’une paroisse comprenant les rangs quatre, cinq, six et sept. En bref, cela signifie désigner un enquêteur, faire annoncer sa visite à l’endroit « le plus public » du territoire et lui donner le temps d’écrire un rapport le plus complet possible sur la nouvelle situation.

En raison de la complexité de sa demande, le troisième rang revint sur sa proposition quelque temps plus tard. Il est prêt à laisser bâtir une église au quatrième rang.

Il n’en sera rien. Le 23 mai 1851, Monsieur l’abbé Narcisse Doucet, curé de Saint-André, reçoit de Mgr Pierre-Flavien Turgeon, archevêque de Québec, une lettre lui annonçant que le décret d’érection de Saint-Alexandre sera publié sous peu.

La création de Saint-Alexandre

Saint-Alexandre est fondé en 1852. Il est décidé depuis un certain temps que l’église sera construite à l’endroit que l’on connaît aujourd’hui. Les conditions avantageuses de construction ont eu raison du troisième rang. D’autre part, tout le deuxième rang veut se rattacher à Saint-Alexandre. Son annexion se fera en deux temps : le 17 juillet 1852, c’est l’annexion de la portion est du deuxième rang. Le 21 mai 1853, c’est au tour de la portion ouest de s’annexer.

L’érection canonique de Saint-Alexandre s’est donc faite en trois moments. Il ne lui restait qu’à obtenir son existence légale au civil. Elle lui sera octroyée le 23 novembre 1857 par Sir Edmund Head.

Patrimoine

Le patrimoine bâti du territoire rural de la Municipalité se situe sur les six premiers rangs, à l’exception du barrage du lac Morin qui se situe sur le septième rang. La majorité des bâtiments à caractère patrimonial se trouvent entre l’église et l’avenue Saint-Clovis (début du troisième rang), dans le quadrilatère formé par la route 289 et la rue des Cèdres et par les avenues du Foyer et Saint-Clovis. On peut y reconnaître des bâtiments de style néo-classique, second empire, néo-renaissance italienne et néo-gothique.

Saint-Alexandre détient aussi plusieurs bâtiments secondaires indiquant que la Municipalité connaissait autrefois certaines activités traditionnelles liées à l’agriculture, au commerce et à la production artisanale.

Les écoles de rangs qui subsistent sont rares. Certaines ont été fortement transformées ou parfois recyclées en résidences privées, comme l’école no.4 du 182 Saint-Stanislas est et celle du rang Saint-Ernest est. L’ancienne école du village fut l’école moderne de 1903 à 1944. Aujourd’hui, cette école est devenue une résidence privée.

 

Le barrage du lac Morin constitue un des éléments importants du patrimoine industriel de Saint-Alexandre et de la M.R.C. de Kamouraska. Il est situé au bout du 7e rang dans la zone de villiégiature forestière. Il sert de retenue sur la rivière Fourchue et contenait un ancien réservoir pour la centrale hydro-électrique de la rivière du Loup.

 

Les croix de chemins qui se dressent au carrefour de deux routes, en pleine campage ou devant une maison, témoignent de la foi du peuple. Qu’elle soit rustique ou moderne, chaque croix a son histoire... La croix située à la croisée des routes 230 et 289 était anciennement située au centre de l’intersection. Cette croix identifie bien la Municipalité et constitue l'un de ses principaux attraits.

 

Le presbytère, construit en 1906, a une architecture de style néo-rennaissance italienne. L’ancien couvent qui se trouve en face de l’église a été construit en 1881 et a été agrandi en 1902. Il se rattache au style néo-classique dans sa version néo-coloniale.

 

Le cimetière, avec ses nombreux monuments, ses allées larges et ses parterres bien entretenus, est une nécropole qui attire le regard des visiteurs. Ses portes d’entrée datent du tournant du 20e siècle. Le calvaire est en bronze importé de France en 1914. Il regroupe le Christ en croix, la Madone, Marie-Madeleine et l’apôtre Saint-Jean. La grotte de Notre-Dame-de-Lourdes a été élevée avec des pierres de chaux recueillies sur le sol de Saint-Alexandre.

629, route 289, Saint-Alexandre-de-Kamouraska (Québec) G0L 2G0 | Téléphone : (418) 495-2440
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